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Notre aventure se déroule dans la plus grande bibliothèque du monde. Bâtiment énorme accueillant du public, la quasi-totalité des ouvrages du type autre que manga ou magazines parus à ce jour sont rangés dans les rayonnages. Les gens qui viennent y lire sont comptés en milliers et les lectures très variées passant de petits livres de quelques pages à plus de mille sont soigneusement classés, par ordre alphabétique. Cette bibliothèque regorge donc d’une énorme quantité de livres en tous genres. Chacun de ces recueils abrite lui-même une aventure, un personnage, une histoire et des lignes pleines de magie ou de sentiments…

On raconte que le monument, bien que bâti dans un endroit très calme et assez éloigné de tout, aurait été fondé à l’emplacement d’un ancien arbre qui, on le disait, était l’un des plus gros jamais vu. De temps à autres, il arrive que les fondations soient poussées par la repousse de l’ancien chêne, mais il est de suite détruit. A l’époque, l’imposant végétal était nommé « Erosia », et on racontait que quiconque pénétrait dans son tronc creux ne réapparaitrait plus jamais. Qu’il serait emporté dans un monde aussi magique que fou… Les plus vieux pourraient confirmer l’hypothèse, mais malheureusement la bibliothèque a fait que plus de monde est venu dans les alentours, nuisant ainsi au calme de l’endroit. Et les vétérans s’en sont allés vers des contrées moins peuplées… Il n’empêche pourtant qu’on raconte également qu’un livre sur ce fameux Erosia aurait été écrit, et qu’il serait conservé à la bibliothèque même. Personne n’a jamais eu l’idée d’aller chercher le gros manuscrit au milieu du joyeux fouillis qu’étais les grandes étagères, le livre fut rapidement oublié, son histoire avec… Mais qui savait ce qu’il pouvait bien abriter ?


Un feu flamboyant dévorait de partout les étages du bâtiment. Les lecteurs affolés tentaient de s’échapper mais toutes les portes étaient condamnées. Tout brûlait. Alors que la bibliothèque crépitait sous le feu, les pages des livres si soigneusement exposés mourraient dans un tas de cendres. Les cris venaient compléter cela. Depuis le sol on pouvait voir les fondations commencer à s’écrouler ; La repousse d’Erosia tentait de se frayer un chemin. A l’extérieur des hommes armés de lances à incendie tentaient de faire se calmer le foyer des flammes. Mais rien n’y faisait. Tout le monde avait peur. Certainement pas pour les livres, juste pour leur propre vie. L’égoïsme des hommes faisait que, après tout. Et soudain, des lumières bleutées vinrent happer ce qu’il restait des livres, les réduisant en de simples petites particules cramées. Trop occupés à hurler et tapager pour s’échapper, les humains ne virent rien. Mais un à un également, ils furent happés par cette étrangeté. En revanche, derrière eux, aucune trace de passage n’était visible… Ainsi, la bibliothèque fut complètement vidée.

Les pompiers venaient juste d’éteindre le feu. Mais rien. Ils avaient peur qu’il n’y ai eu aucune chance de survie. Le bâtiment était complètement écroulé, réduit en cendre. EN à côté de ces fondations détruites, l’arbre se tenait fièrement. Ses branches qui avaient été si longtemps enfouies retrouvaient le soleil. Sa cime pointait le ciel d’un ton accusateur, et son ramage encore presque invisible était fait de feuilles d’un vert tendre et dodu. L’un des hommes casqué s’approcha de l’énorme végétal, et se pencha pour ramasser quelque chose. C’était le livre d’Erosia.

Erosia ;  Pas un simple arbre, tout un monde

Comme on aurait pu s’y attendre, l’arbre Erosia n’était pas un pachyderme végétal comme les autres. Il renfermait un secret, et pas des moindres. Mais cela, les gens ne le comprirent qu’une fois les premières lignes du livre qui lui était consacré lues. Erosia abritait un passage vers un autre monde. Ou plutôt était le passage vers un autre monde. Vers un monde qui portait le même nom, Erosia… Depuis plus d’une décennie il avait été écrasé par le bâtiment qu’était la bibliothèque, et le jour où elle fut incendiée, tout le monde compris qu’il n’y était pas pour rien. Mais personne ne sut jamais que cette nuit il y avait eu une lumière bleue, et que cette nuit, cette même lumière fit disparaître tout ce qu’il y avait…

Du côté qui nous est si familier du passage, les gens tentèrent de pénétrer le tronc si rugueux de l’arbre. Mais le passage avait été fermé, jusqu’à ce que le chêne décide de permettre de nouveau l’accès au monde qu’il cachait. En effet, les gens ne cherchèrent pas à y aller pour rien. Ce n’était pas pour une promesse de monde meilleur. Ce n’était pas une tentative de découverte scientifique. C’était une tentative d’invasion, des terres, toujours plus de terres… L’histoire n’en raconte pas plus du côté des hommes, mais une rumeur dirait que ceux qui s’opposaient à cette idée furent emprisonnés. Et puis que l’histoire fut oubliée et que la vie repris son cours pour tous…

De l’autre côté du portail, à Erosia, tout arriva très vite. D’abord, on vit des personnes amnésiques se réveiller un beau jour dans des endroits improbables, sans aucun souvenir de leur passé, sans savoir même qu’Erosia existait. Et ils n’arrivaient pas du tout en même temps, il y avait parfois près d’un an d’intervalle entre certaines arrivées… Et surtout, quelque chose de bien plus étrange. Les premiers arrivants furent des personnages. Des personnages de livres… Et seulement ceux à apparence humaine, les animaux et les créatures fantastiques ne furent jamais retrouvés. Et puis des gens « normaux » de notre monde humain arrivèrent ensuite. Egalement amnésiques. Le seul souvenir de toutes ces personnes, humaines ou personnages, étaient leur nom, leur prénom ainsi que pour les humains, le dernier livre qu’ils avaient lu… Les habitants déjà sur place d’Erosia les accueillirent de bon cœur pour ceux qui voulaient rester. Et puis, il y avait ceux qui savaient qu’ils n’étaient pas d’ici et qui avaient du mal à s’adapter. Mais qui d’autres sinon les anciens aurait pu savoir que leur arbre nommé Terre pouvait mener à un autre monde… ?